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Sainte-Adresse Capitale de la Belgique

Jumelage historique entre De Panne et Sainte-Adresse

Souhaitant pérenniser les liens étroits qu’unissent Sainte-Adresse à la Belgique (gouvernement belge siégeant à Sainte-Adresse entre 1914 et 1918), un jumelage a été formalisé avec la Ville de De Panne située à la frontière belge le 10 octobre 1999. Des échanges et challenges sont régulièrement organisés entre les deux villes.

25e anniversaire du jumelage

Les 31 mai et 1er juin 2024 ont été marqués par des festivités aux couleurs de la Belgique à l’occasion du 25e anniversaire du jumelage entre De Panne et Sainte-Adresse, en présence de Son Excellence Monsieur Jo Indekeu, Ambassadeur de Belgique en France.

Ces moments chargés d’émotion et d’échanges, attestent de la force de ce formidable lien qui existe entre nos deux villes à travers ce jumelage.

Parcours Belge de Sainte-Adresse

En mémoire de la présence belge à Sainte-Adresse, nous vous proposons de revivre en 9 étapes l’histoire de la présence du gouvernement belge à Sainte-Adresse (1914-1918).

Evénement unique dans notre histoire : du jour au lendemain, une petite cité résidentielle et balnéaire devient la capitale d’un état étranger et souverain. Elle le restera toute la durée de la Première Guerre mondiale.

Plus d’infos à retrouver dans le flyer

La Grande Guerre 14-18

Au début de l’été 1914, l’Europe est un chaudron dans lequel se cristallise les alliances destructrices (Triple Entente contre Triple Alliance) qui vont embraser l’occident avant de devenir un conflit mondial. 

Le 4 août 1914, à 8h du matin, l’empire allemand envahit la Belgique. La France et l’Angleterre, ne disposant ni l’une ni l’autre à cet instant des forces nécessaires pour venir à son secours, l’armée belge se défendit seule. Bénéficiant de plusieurs villes bien fortifiées, notamment la ville de Liège, elle opposa une résistance inattendue à la puissante armée impériale et ralentit sa progression. En représailles, les forces allemandes réalisent le siège, puis la mise à sac des grandes villes. Louvain disparaîtra dans les flammes pendant trois jours et trois nuits.

Le gouvernement se replie à Anvers, puis, le 7 octobre, à Ostende. Pressé par l’ennemi, il doit cependant se résoudre à l’exil.

Le départ vers la France

Un premier choix se porte sur Londres, mais sans succès. De son côté, l’ambassadeur de Belgique à Paris, Paul Guillaume, réussit à obtenir en quelques heures l’accord de la France, malgré les problèmes de pouvoir et de territorialité qu’il a fallu résoudre. 

Le nom d’Abbeville est évoqué, mais c’est la ville du Havre qui répond aux conditions souhaitées par le gouvernement belge : proximité du front, accès par la mer, par le chemin de fer et par la route – et qui est retenue.

Le 13 octobre, des passagers éprouvés, ni rasés, ni lavés et mal préparés prennent la mer. Les membres du gouvernement, leurs familles et leurs proches collaborateurs embarquent sur le Peter-de-Ceuninck. Les hauts-fonctionnaires ont  embarqué sur le Staat-Antwerpen. La distance paraît courte, mais elle est exténuante et à la nuit tombante, 2000 belges fatigués et transis, débarquent au Havre et sont accueillis dans un vaste hangar, quai Bellot, par le ministre de la Marine sous les vivats des Français.

Au cours de la journée, les décisions avaient été prises pour loger ces visiteurs inattendus. Il n’y a pas de place convenable dans la ville du Havre, déjà saturée par la présence des autorités militaires alliées, notamment Anglaises. Mais la situation est différente à Sainte-Adresse qui vient de se voir doté d’un magnifique quartier résidentiel pour les périodes estivales, construit par Georges Dufayel

L’arrivée du gouvernement à Sainte-Adresse

Le préfet Hennion, représentant le gouvernement français, attribue d’autorité les bâtiments voulus. L’hostellerie et l’hôtel des Régates, qui avaient été fermés depuis quinze jours, (la saison estivale étant terminée) sont immédiatement ré-ouverts. On allume les feux, on prépare les chambres, la literie, on approvisionne les garde-mangers. A l’Hostellerie, on accueillera les ministres et leurs familles, l’établissement possédant de vastes salles qui serviront parfaitement aux réunions ministérielles. A l’hôtel des Régates, toutes les chambres sont réservées pour les diplomates, ministres plénipotentiaires, représentant les différents pays auprès de la Belgique.

Certains ministères nécessitant une surface de travail importante se voient attribuer des villas de prestige : la villa Louis XVI ira au ministère de la guerre, avec comme annexe la villa « Ma Normandie » située à une centaine de mètres. La villa Hollandaise recevra le ministère des Affaires Étrangères (le ministre correspondant en fera d’ailleurs son lieu de résidence).

La villa Louis XIII, que les autorités belges nommeront Roxane, est mise gratuitement à la disposition du président du Conseil pour la durée des hostilités par Georges Dufayel.

Ce dernier ignore bien entendu que cette concession durera plus de quatre années…

L'arrivée du gouvernement à Sainte-Adresse

Les autres ministères seront majoritairement installés dans l’immeuble « Dufayel », vaste bâtiment que Georges Dufayel destinait à l’origine à être hôtel de prestige, mais reconverti avant sa livraison en vastes appartements de luxe.

Quant à la villa « la Roseraie », propriété d’Albert Dubosc, elle est mise par son propriétaire à la disposition du roi, qui n’y viendra jamais, ce dernier voulant rester sur le territoire belge au milieu de son peuple.

Pendant quatre années, Sainte-Adresse vivra au rythme de la Belgique qui, bénéficiant par la France d’un décret d’exterritorialité pour l’ensemble des bâtiments qu’elle occupait, y avait installé son gouvernement et l’avait érigée en capitale.